Récit d’Alice Giraud, responsable décors de SCRIBE-Paris.
Pour réaliser les Décors de la pièce, la tâche était loin d’être facile…
En effet Léa et moi n’avions que très peu d’indications sur le ou les endroits dans lesquels les personnages évoluaient dans le script de la pièce.
Ah, mais si en fait ! Dans les didascalies, il était indiqué à un endroit, « Jardin d’Hiver »
…vous me direz, pour une Invitation au « Château », un jardin d’hiver c’est un peu curieux, non ?
Oui, mais dans mon esprit, si notre cher Anouilh avait bien indiqué jardin d’hiver, c’est qu’il souhaitait certainement un peu d’originalité. Alors rendons hommage à son originalité !
Première pensée qui m’a traversé l’esprit : « Mais un jardin, c’est moche en hiver, il n’y a pas de feuilles, c’est gris, et rabougri ! »
Mais en fait, non. Après avoir consulté ce cher ami fidèle et infaillible qu’est Google, Un jardin d’hiver n’est pas vraiment un jardin, c’est une véranda souvent en verre et métal, avec une légère inspiration art nouveau …
Et qui contient souvent une grande quantité de plantes en pot !! Oui oui, c’est ça un jardin d’hiver…
Et là, ne me demandez pas pourquoi, mais j’ai tout de suite pensé à Cluedo. Vous savez, le jeu de plateau de mystère ou il faut retrouver le coupable du crime, « Madame Rose avec le Chandelier dans la Salle de Bal », ça vous dit quelque chose ?
Dans Cluedo, il y a une salle qui s’appelle le « Conservatoire », avec le sol en céramique, en damier (carreaux) vert foncé/blanc avec pleiiiiin de plantes vertes ! C’est immédiatement à cet endroit que j’ai pensé quand j’ai fait mes recherches sur le jardin d’hiver.
Et ensuite, de cette idée en est venue une multitude d’autres : celle de repeindre en blanc les blocs que nous avions utilisés pour la pièce « Le Dragon » l’année dernière, puis de réaliser à l’aide de scotch vert en trompe-l’œil, les petites mosaïques que l’on retrouve dans les jardins, pour soutenir les plantes grimpantes ou pour y fixer des pots de fleurs …
Il ne nous restait qu’à trouver des plantes artificielles suffisamment réalistes et « tombantes » et de les placer dans des pots en plastique dur décorés à l’aide de serviettes déchirées violettes et d’acrylique de teinte cuivrée.
S’agissant du fond, nous avons rencontré pas mal de difficultés : on souhaitait faire ressortir le côté « panneau de fenêtres » avec la lumière qui la traverse. Mais comment faire pour que la lumière ressorte naturellement sans que cela ne perturbe le travail de la régie ?
Nous avons rapidement abandonné le projet de lumières pour le remplacer celui consistant à peindre des grands panneaux symétriques en trompe-l’œil avec les bordures blanches pour suggérer les fenêtres.
Quid des couleurs ? Ah, ce fameux fond… nous avons longuement débattu sur les couleurs à utiliser pour la peinture ! un vrai casse-tête. Bleu nuit pour faire un ciel nocturne, ou bleu clair pour faire un ciel de jour ? A supposer que la pièce se déroule majoritairement la nuit, puisqu’il s’agit d’un bal, ce serait plutôt du bleu … mais certaines scènes se déroulent également en plein jour … rhaaa !!!!
Finalement, on a opté pour des couleurs neutres, histoire de ne pas prendre de risques. Ou histoire qu’on ne nous pose pas de questions, hein.
Verdict : fond gris perle avec les plantes en « ombres chinoises » réalisées avec de la peinture noire.
Pour les accessoires, le choix a été relativement facile car nous avions déjà un canapé de couleur écru tout simple à disposition dans le stock de décors de Scribe, datant de Mathusalem d’ailleurs !
Et pour la touche finale, j’ai trouvé un petit guéridon de fer forgé adorable, tout mignon (oui un guéridon ça peut être mignon, PARFAITEMENT !)
Malheureusement nous n’avons pu trouver un moyen de reproduire des carreaux au sol façon céramique en damier vert/blanc comme le Conservatoire de Cluedo, à mon plus grand regret … !
Sur ce, on vous dit à très vite dans le public de Scribe 🙂
Vous voulez voir en vrai le travail d’Alice et de Léa ? Réservez dès maintenant votre invitation au château.