article mis à jour le 24 avril 2024
Bien que peuplé majoritairement d’Arméniens depuis des millénaires, l’Artsakh
(ou Haut-Karabagh) est rattaché arbitrairement à l’Azerbaïdjan par Staline en 1921.
Cette stratégie de découpage territorial vise alors à asseoir le pouvoir central de l’URSS
en divisant les populations.
L’Artsakh reste, malgré tout, attaché à sa souveraineté et à son identité et proclame
son indépendance en 1991 par référendum, au moment de la chute du bloc soviétique.
S’ensuivent plusieurs années de conflit meurtrier entre Arméniens et Azéris jusqu’à
un cessez-le-feu signé en 1994. Ce conflit fait plus de 30 000 morts. La république
d’Artsakh s’émancipe, mais reste sous la menace de son puissant voisin. Malgré la
mise en place du groupe de Minsk de l’OSCE en vue de rétablir la paix, le conflit reste
gelé pendant plus de 30 ans et aucun État ne reconnaît l’indépendance de l’Artsakh.
L’enchevêtrement des enjeux géopolitiques, les questions de droit international et le jeu
des alliances rendent la situation particulièrement complexe.
La seconde guerre du Haut-Karabagh éclate en septembre 2020 : 44 jours plus tard,
l’Azerbaïdjan, avec l’aide de la Turquie, reprend le contrôle d’une partie des territoires
d’Artsakh. Le bilan humain est terrible : outre les militaires tués, de nombreux civils
succombent lors de bombardements et près de 70 000 Artsakhiotes sont déplacés.
Certaines villes, comme Chouchi, que certains d’entre nous avaient eu la chance
de découvrir, sont passées sous le contrôle de l’Azerbaïdjan. En décembre 2022, le
corridor de Latchine, reliant l’Artsakh à l’Arménie, est placé sous blocus azéri.
Hommes et marchandises ne peuvent plus ni rentrer ni sortir, entraînant une véritable
crise humanitaire.
Le 19 septembre 2023, l’Azerbaïdjan lance une offensive éclair sur une population
épuisée et affaiblie par neuf mois de blocus, et annexe ce qui reste de l’Artsakh. Plus
de 100 000 Artsakhiotes sont contraints à l’exode. Ils trouvent refuge en Arménie qui
les accueille aussitôt. Même si, depuis, personne n’est resté sans abri, leurs conditions
de vie sont néanmoins très précaires. À l’instar d’associations telles que SPFA, le Fonds
Arménien et d’autres, SCRIBE-Paris souhaite aider à sa manière ces populations que le
sort n’a pas épargnées.
Carte de l’Artsakh en 2020 (droits d’éditions de la Représentation de l’Artsakh en France)